Appel à des résumés: Journal de la Femme Africaine – 2018

NB: Nous avons reporté la date limite de soumission des résumés au 3 décembre 2018.
L’avenir nous appartient: réexaminer la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles africaines
Date limite de soumission des résumés: le 3 décembre 2018
 
«On ne peut pas avoir la santé maternelle sans avoir la santé reproductive. Et la santé reproductive inclut la contraception et le planning familial et l’accès à un avortement légal et sans risque».
Hillary Clinton, ancienne Secrétaire d’Etat Américaine
 

  1. Introduction

L’un des plus grands paradoxes du récit «L’éveil de l’Afrique» et de la vision de «L’Afrique que nous voulons» des Etats membres de l’UA (également connu sous le nom d’Agenda 2063 de l’UA) est la dure réalité d’espaces étroits et troublés qu’occupent largement les femmes et les filles dans ces programmes, en raison des déficits existants dans la réalisation de leurs droits humains. Le système des droits humains en Afrique et dans le monde a considérablement progressé afin de remédier à ces déficits; cependant, comme cela a été souligné ailleurs, les défis restants sont, pour le moins qu’on puisse dire, «décourageants» (UA, 2017). Rien n’est plus décourageant que la violation continue et flagrante de la santé et des droits sexuels et reproductifs (SDSR) des femmes et des filles. Les SDSR concernent l’autonomie, le choix, l’intégrité physique, les capacités et les libertés des femmes et des filles, dont l’absence entraîne une spirale négative en termes de droits et d’opportunités économiques, sociaux et politiques. Comment alors les femmes et les filles peuvent-elles saisir l’avenir et jouer leur rôle dans la renaissance africaine face à ces défis? Le discours sur les droits des femmes en Afrique doit absolument changer; un changement de paradigme est nécessaire pour que les femmes soient au devant et centre des efforts de développement; l’escalade de combler des lacunes dans la jouissance de SDSR peut y contribuer de manière significative.
 

  1. SDSR – Le fond

Le domaine de SDSR représente une mosaïque de croyances sociales et culturelles complexes et préjudiciables qui dégradent le statut des femmes et des filles ainsi que des notions négatives et différenciées selon le sexe en matière de privilèges et de droits. Le tableau reste sombre: «Une femme sur trois a été victime de violence conjugale physique et/ou sexuelle ou alors de violence sexuelle de la part d’un non partenaire au cours de sa vie» [1]. Dans 6 pays, il n’existe aucune protection juridique pour les femmes contre la violence domestique. En 2013, les femmes et les filles africaines représentaient 62% (179 000) de tous les décès dans le monde dus à des causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement. En Afrique subsaharienne, les femmes représentent le pourcentage le plus élevé de nouvelles infections au VIH [2]. Les mutilations/excisions génitales féminines (MGF/E) et les mariages précoces et forcés sont une réalité pour la plupart des filles et des jeunes femmes.
 

  1. Un pas en avant et en arrière: la réponse à SDSR

Les gouvernements africains ne manquent pas de cadres, de normes et de standards ainsi que de mécanismes de défense des droits humains pour orienter leur réponse à SDSR. Près de 25 ans se sont écoulés depuis la tenue de la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD) qui a donné lieu à un Programme d’action global appelant à une approche holistique qui reconnaît que les services et programmes de santé sexuelle et procréative doivent être guidés par les besoins et doivent protéger les droits humains des individus, en particulier des femmes et des filles. Un an plus tard, en 1995, la Plateforme d’Action de Beijing a renforcé cette idée et, presque dix ans plus tard, le Protocole de Maputo (2003) fut adopté. En 2013, les Etats membres de l’UA ont approuvé l’Agenda 2063. Ces instruments et cadres ont été renforcés par les résolutions et stratégies de l’ONU et de l’UA, y compris le Programme de Développement Durable à l’horizon 2030 (également connu sous le nom d’Objectifs de Développement Durable (ODD), qui exige les échéances et repères importants sont atteints.
3.1 Mettre fin aux MGF/E et aux mariages d’enfants, précoces et forcés
La réalité à laquelle il faut s’attaquer avec une vision, une profondeur et une substance toutes renouvelées est qu’au moins 200 millions de femmes et de filles ont subi des MGF/E (UNFPA, UNICEF 2017). Dans ce contexte, la pratique de MGF/E est la plus répandue dans les pays situés le long de la côte atlantique de l’Afrique et dans la Corne de l’Afrique (ibid.). 125 millions de femmes et de filles africaines vivantes aujourd’hui ont été mariées avant l’âge de 18 ans (UA, 2017), avec pour conséquences des violences sexuelles, le manque d’éducation, des grossesses non protégées, entre autres. Il existe des preuves du déclin de cette pratique qui doit être exploité ainsi que des leçons et des succès utilisés afin d’intensifier les efforts d’éradication.
Les réponses des politiques publiques ont été axées sur des mesures préventives visant à modifier les comportements, à protéger et à soigner les survivantes et à interdire ces pratiques. En 2013, plus de 24 pays du continent avaient adopté une législation contre les mutilations génitales féminines. Il est important de noter qu’il est nécessaire de mettre fortement l’accent sur la lutte contre les facteurs, notamment la pauvreté, les croyances traditionnelles et sociales, tout en dotant à ces réponses de ressources adéquates. Les interventions programmatiques visent à galvaniser les points d’influence de bas en haut et de haut en bas. Dans leur publication «17 façons de mettre fin aux MGF/E: leçons à tirer du terrain», le FNUAP (2017) montre que les stratégies de différents pays (notamment la Guinée, l’Egypte, l’Ethiopie et le Burkina Faso) sont ancrées dans des réalités vécues et mobilisent des acteurs et des processus influents aux niveaux national et local. Celles qui veillent à ce que ces questions restent une des priorités de l’agenda continental sont la Rapporteur spéciale de l’UA sur les droits des femmes en Afrique, l’Envoyée spéciale sur les femmes, la paix et la sécurité, la Campagne lancée en 2014 de mettre fin au mariage d’enfants et l’Ambassadrice de bonne volonté pour mettre fin au mariage des enfants et une Rapporteur spéciale sur le mariage des enfants.
3.2 Accès à un avortement sans risque
L’accès compromis à la SDSR entraîne souvent des grossesses non désirées ou dangereuses, y compris des décès prématurés dus à des complications normalement évitables. Selon l’OMS (citée dans UA, 2017), les régions en développement sont responsables d’environ 99% des décès maternels. En 2015, environ 66% de tous les décès maternels sont survenus en Afrique subsaharienne (Ibid.). Des efforts sont en cours pour réduire la mortalité maternelle et il existe des signes de déclin: au Rwanda, le taux de mortalité maternelle a diminué depuis 1990, passant de 1030 décès pour 100.000 naissances vivantes à 390 décès en 2015. L’accès à un avortement sans risque est un facteur qui contribue au déclin de la mortalité maternelle et renforce le choix et l’autonomie de la femme. On estime à 22 millions le nombre d’avortements non médicalisés pratiqués chaque année. Presque tous les avortements dangereux (98%) se produisent dans les pays en développement (FNUAP, 2012). Environ 47.000 décès liés à la grossesse sont dus aux complications d’un avortement non médicalisé. On estime que 5 millions de femmes souffrent d’une invalidité en raison de complications dues à un avortement dangereux (ibid.).
Aux termes de l’article 4 (2) (c) du Protocole de Maputo, le continent invite les Etats parties à garantir l’avortement médicamenteux en cas de viol, d’inceste et lorsque la poursuite de la grossesse compromettrait la santé mentale et physique de la femme ou du fœtus. La tendance actuelle est de restreindre fortement ou de criminaliser l’avortement. L’appel consiste à décriminaliser l’avortement, à donner accès à un avortement sans danger, à garantir le choix de l’interruption de grossesse aux femmes et à fournir les soins nécessaires après l’avortement. Les politiques publiques doivent donc aborder ces dimensions

  1. Documenter les jalons, aller de l’avant – Un appel aux résumés

Dans les numéros de 2018 du Jourmal des Femmes Africaines   , sous le thème «L’avenir nous appartient: réexaminer les droits des femmes et des filles africaines en matière de santé sexuelle et reproductive», nous recherchons des contributions académiques, biographiques, d’études de cas et d’activistes qui feront avancer le discours. et la pratique dans la réponse à SDSR. En particulier, les contributions devraient porter sur les MGF/E, les mariages d’enfants, les mariages forcés ou précoces, l’accès à un avortement sans risque, ainsi que sur le financement et le suivi budgétaire de SDSR.
Cet appel à fournir des résumés est destiné à l’Afrique subsaharienne et comprend des pays d’intérêt, notamment le Mozambique, la Zambie, la Tanzanie, le Rwanda, la Guinée Conakry et le Libéria.
Le 25ème anniversaire du Programme d’action de la CIPD est prévu pour 2019. Comment pouvons-nous, en tant que militantes africaines, contribuer à faire avancer ce programme et faire en sorte que les mesures prises pour respecter les engagements soient intensifiées? Comment pouvons-nous demander des comptes aux gouvernements? Les soumissions ou contributions sont censées être axées sur l’un des sujets suivants: –
Ordre public et droit

  • Quels progrès ont-ils été réalisés pour amener les normes et standards internationaux et régionaux de la santé et des droits sexuels et reproductifs (SDSR) à porter des fruits au niveau national? Comment la politique et le droit ont-ils évolué? Quelles leçons peuvent-elles être tirées?
  • Compte tenu de la nature intersectionnelle de SDSR par rapport aux autres droits humains – quelles mesures concrètes ont été prises pour assurer une approche intersectorielle des politiques et des lois en réponse à SDSR? Par exemple, la loi autorisant l’avortement médicalisé est-elle liée à des cadres politiques plus larges et à une législation relative à la sexualité et aux droits sexuels des femmes?
  • Le financement de la réponse à la SDSR est essentiel. Dans quelle mesure les cadres de politique budgétaire des gouvernements ont-ils intégré l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, en particulier dans le cadre d’une budgétisation adéquate pour une réponse efficace à SDSR? Que faut-il faire de plus?

Stratégies

  • Quelles stratégies étatiques de répondre à la SDSR ont-elles fonctionné de bas en haut et de haut en bas pour changer le statu quo? Qu’est ce qui n’a pas fonctionné ? Quelles leçons peut-on tirer?
  • Existe-t-il des bonnes pratiques ou des études de cas qui démontrent des réponses localisées enracinées dans le contexte?
  • Comment les mouvements de femmes dans toute leur diversité ont-ils joué un rôle en faveur de l’expansion de SDSR, qu’est-ce qui a fonctionné et ce qui n’a pas fonctionné? Quelles sont les leçons tirées?

Directives pour la soumission d’un résumé: Pour les personnes intéressées à soumettre des articles, veuillez nous envoyer un RÉSUMÉ de votre article au plus tard le 3 décembre 2018. Le résumé doit être rédigé en anglais ou en français et ne doit pas dépasser 200 mots et doit être envoyé par courrier électronique à l’adresse suivante: r.kagoiya@femnet.or.ke.
Les auteurs seront informés si leurs résumés ont été sélectionnés pour un autre examen complet.
NB: Seuls les auteurs ayant leurs résumés sélectionnés seront invités à soumettre un article complet qui doit être écrit en anglais ou en français et compter entre 1.500 et 2.000 mots (notes et références comprises). L’article doit être faire bien la recherche avec des références claires en utilisant des notes de bas de page et en fournissant une bibliographie à la fin. Une ligne directrice pour le référencement sera fournie ainsi qu’une date limite pour la soumission finale des articles. La date limite de soumission de l’ARTICLE COMPLET sera le 21 décembre 2018.
 
Veuillez noter les échéances clés suivantes:
Les résumés doivent être soumis avant le 3 décembre 2018.
La notification sur les résumés sélectionnés se fera avant le 7 décembre 2018
L’intégralité de l’article doit être soumise avant le 21 décembre 2018.
 
A propos du Journal de la Femme Africaine (AWJ)
L’AWJ, publié par FEMNET, suscite le débat, stimule la pensée critique et met en lumière divers points de vue sur les défis et opportunités actuels en matière d’égalité des sexes et de droits de la femme en Afrique. Il est conçu comme un espace de réflexion et de partage en profondeur, destiné à dynamiser et à inspirer les activistes et les parties prenantes dans leurs efforts de parvenir à la justice complète entre hommes et femmes sur le continent. Voir les précédents numéros AWJ sur le site Web de FEMNET.
________________________________________
[1] http://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/violence-against-women
[2] https://www.theguardian.com/news/datablog/2014/may/07/maternal-mortality-rate-drops-half-report-who-bildbirth-pregnancy
 
 
 
 
  
 
 
 


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