Csw66 déclaration de position des féministes africaines, des organisations de défense des droits des femmes et de la société civile
Reconnaissant que l’Afrique est le continent le plus vulnérable au changement climatique bien qu’elle ait contribué le moins à la création de cette crise et que les femmes africaines dans leurs différentes diversités ont été et continuent d’être touchées de manière disproportionnée.
Le changement climatique est un recul important dans la réalisation des objectifs de développement durable. Lors de telles catastrophes, les femmes et les filles se retrouvent souvent sans abri et sont condamnées à la misère et à l’extrême pauvreté. De plus, le changement climatique aggrave les défis auxquels les agricultrices sont confrontées pour obtenir un pied d’égalité sur le marché agricole où les femmes et les filles dominent les contributions de main-d’œuvre. Les femmes n’ont pas le même accès aux marchés et au crédit.
Conscient que les femmes vivant en milieu rural représentent plus de 70% des pauvres[1] en Afrique. Ces femmes sont les plus liées à la production alimentaire et agricole primaire et elles sont aussi les mieux informées sur la terre, les ressources en eau et la conservation de la biodiversité. En conséquence, les femmes africaines sont les plus vulnérables aux effets du changement climatique en raison de leur dépendance à l’égard des activités de subsistance basées sur la terre, la forêt et les ressources en eau. En outre, les femmes sont confrontées à la plupart des risques induits par la santé, tels que la santé sexuelle et reproductive, en raison du changement climatique.
Reconnaissant que les principaux secteurs vulnérables identifiés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sont : l’agriculture, l’alimentation et l’eau. L’Afrique subsaharienne devrait être la plus touchée, non seulement en termes de réduction de la productivité agricole et d’augmentation de l’insécurité en eau, mais aussi en termes d’exposition accrue aux inondations côtières et aux phénomènes climatiques extrêmes, ainsi que de risques accrus pour la santé humaine.
Reconnaissant que le continent est confronté à des dommages collatéraux exponentiels, causant des risques systémiques aux économies, aux systèmes d’eau et d’alimentation, aux investissements dans les infrastructures, à la santé publique, à l’agriculture et aux moyens de subsistance qui pèsent lourdement sur les femmes dont la vie et le bien-être sont liés à la terre, et que ces défis sont également enracinés dans les systèmes de patriarcat et d’autres systèmes d’oppression, notamment le capitalisme, le néocolonialisme et l’impérialisme mondial.
Préoccupés par le fait que la crise climatique menace de réduire à néant les modestes progrès réalisés par l’Afrique en matière de développement et de désintégrer le continent dans des niveaux plus élevés d’extrême pauvreté et d’inégalité entre les sexes, dans un contexte de conflits armés et de guerres. C’est pourquoi, pour faire face à la crise climatique, il faut que l’Afrique soit considérée comme une région aux besoins et circonstances particulières.